L’adoption de la voiture autonome : est-ce vraiment pour demain ?

Je regardais hier soir la rediffusion de C dans L’air. La thématique du jour : « l’ordinateur prend le volant : un mort », titre faisant référence à l’accident fatal impliquant un véhicule test de la flotte d’Uber et une cycliste. Alors qu’une vingtaine d’acteurs ont massivement investi pour le développement de cette technologie (Google, Tesla, Volvo…), je me demande : les consommateurs sont-ils prêts à l’adopter à grand échelle ?  

 

Une question de timing ?

Google Glass avait fait un flop malgré un certain engouement. Pourtant aujourd’hui il est de plus en plus courant de croiser des personnes regardant le dernier épisode de La Casa de Papel en marchant jusqu’à leur tour de la Défense sans jamais détourner leur regard de l’écran de leur smartphone. Ne serait-il donc pas pertinent de penser à un retour de Google Glass ? Le device permettrait au sérivore de se délester de la prise en main de son smartphone ou de sa tablette, en plus d’avoir un œil sur son environnement et éviter un poteau de lampadaire ou un congénère. Qu’en est-il de la voiture autonome ? Cette technologie arrive-t-elle à point nommé ?  

Une question culturelle ?

Les spécialistes intervenant dans le dernier numéro de C dans l’air s’accordaient sur le fait que les marchés émergeants sont les plus favorables à l’adoption rapide de la voiture autonome. Constat peu étonnant puisque la pénétration du mobile y est quasi-totale. Par exemple, on entend parler de l’usage accru des devices en Asie notamment en Chine où l’histoire des municipalités qui ont mis en place une voie dédiée aux piétons accro à leur écran avait fait le tour du monde. Ayant vécu à Shanghai, j’ai pu constater que les usages évoluent de manière bien plus marquante qu’en Europe. Partout et à tout moment, on paie avec son mobile en scannant un QR code ou en envoyant une enveloppe rouge à autrui via une app (WeChat, Alipay), même dans les bouis-bouis.

En France, les réactions sont frileuses : « Les transactions sont-elles sécurisées ? Je n’oserais pas de peur que mes données bancaires soient volées ». Clairement deux visions opposées face à la nouveauté. Tandis qu’en Occident nous avons besoin d’être rassurés par rapport aux solutions existantes, les habitants des pays émergents se lancent dans le bain sans hésiter. Autre point : dans les pays latins comme la France, conduire est un véritable plaisir. La boîte automatique occupant une faible place, la sensation de contrôler son véhicule est prépondérante. Difficile de penser que les Français vont laisser place à la conduite par l’IA.  

Alors, à quoi s’attendre ?

Si on peut aisément imaginer une adoption massive par une partie de la population (à condition peut-être que les prix permettent l’accessibilité au plus grand nombre), il semble que du côté de chez nous la tendance ne soit pas si évidente et demandera plusieurs étapes.