L’assurance qualité, la mal-aimée

L’assurance qualité est de nos jours présente dans de multiples activités humaines. Elle permet de diminuer le nombre de non-conformités du produit et de sécuriser ainsi la production conformément au cahier des charges et à la planification initiale.

Dans le monde informatique, elle s’applique à 2 niveaux : le projet et le logiciel. Au niveau du projet, l’assurance qualité permet de garantir que le cycle de vie est bien respecté, et que les critères de passage de jalon (validation de livrables) sont bien remplis. Nous sommes ici dans une approche processus. Cette approche s’appuie sur des checklists. Au niveau du logiciel, c’est le respect des normes de développement qui est contrôlé, notamment la couverture des exigences par les tests. Nous sommes ici dans une approche produit. Elle s’appuie souvent sur des logiciels tels que Sonar et ALM.

L’acteur clé de ces activités est le Responsable Assurance Qualité, dont l’acronyme est RAQ.

 

Wanted : Responsable Assurance Qualité (RAQ)

Bien que cette activité soit diversifiée (gestion d’un portefeuille de projets) et transverse (couverture de l’ensemble des activités IT et même du métier), les candidats pour le poste de RAQ sont peu nombreux. Quelle est la raison de cette aversion pour l’assurance qualité ? Est-ce l’assimilation de cette activité à un contrôle ou à une activité répressive ? Est-ce parce qu’il s’agit d’une activité support ? Sans doute un peu des deux ! Et ce sont malheureusement des visions réductrices. En effet, si les activités AQ peuvent être assimilées à un contrôle, ce dernier ne constitue qu’une partie du travail effectué.

 

Le Responsable Assurance Qualité, un rôle clé au cœur des projets

Le nombre de rôles que le  RAQ remplit est loin d’être minime :

  • Le RAQ intervient en tant un coach. Il conseille le Chef de Projet aussi bien dans l’organisation du projet (lotissement, Agile, waterfall), que dans l’identification des risques et leur plan de résolution.
  • Il intervient aussi en tant que facilitateur. En effet, personne de réseau, elle va pouvoir agir en tant qu’intermédiaire entre le Chef de Projet et les contributeurs du projet : Architectes, Portfolio Manager, Ingénieurs Sécurité, etc. Son intervention permet au Chef de Projet de gagner du temps (temps d’accès et clarté dans la définition du besoin).
  • La méthodologie de gestion de projet n’est pas figée. Elle évolue en prenant en compte les remontées des projets eux-mêmes, les nouvelles thématiques à contrôler (GDPR, Continuité, …), etc. Le RAQ se fait alors forgeron de nouveaux templates, de nouvelles instances et de nouveaux processus. Et comme une méthodologie ne se construit pas seule dans son coin, le RAQ endosse alors le rôle d’animateur lors des ateliers nécessaires à cette genèse.
  • Dernier rôle, et non des moindres, le RAQ est la pierre angulaire au niveau de la montée en compétences des Chefs de Projets. Il forme ces derniers à la méthodologie en vigueur lors de sessions collégiales et/ou distille les nouveautés lors des points face-to face avec un Chef de Projet.

En résumé, il s'agit un poste où l’ennui est banni. Il propose au Chef de Projet de passer du management de projets à l’accompagnement de ces derniers, évoluant d’un enjeu « limité » (le projet) à un enjeu « global » (les projets). De mon point de vue d'ancien CP MOA, c’est l’occasion de prendre du recul dans sa carrière ; passer du métier de faire à celui d’aider à faire. Un objectif ambitieux mais tellement motivant !