Vous avez dit crypto ? - 1 : petit tour d’horizon sur la Bitcoin-mania et le monde des cryptos

Alors que le Bitcoin est sur le point de fêter ses 10 ans et que l’on vient d’apprendre qu’une faille de sécurité aurait pu causer sa perte, il est toujours sujet de convoitise et controverse.

Une cryptomonnaie, dite aussi cryptoactif, cryptodevise ou monnaie cryptographique, est une monnaie utilisable sur un réseau informatique décentralisé (de pair à pair). Elle est fondée sur les principes de la cryptographie et intègre l'utilisateur dans les processus d'émission et de règlement des transactions. Si on parle souvent, par abus de langage, de monnaies virtuelles et cryptomonnaies, il serait préférable de parler de cryptos « actifs » car ce ne sont pas vraiment des monnaies.

« Initialement conçus comme des instruments d’échange dans le monde numérique, les crypto actifs ont progressivement pris pied dans l’économie réelle, au travers de services permettant leur achat ou vente contre des monnaies légales, leur conservation, leur utilisation comme instrument d’échange ou encore plus récemment instrument de placement et de financement avec l’apparition des Initial Coin Offering (ICO). Ces évolutions récentes, ainsi que le développement rapide d’une bulle spéculative, appellent aujourd’hui les régulateurs et superviseurs du système financier à s’interroger sur une évolution du cadre réglementaire adaptée à l’essor de ces actifs » (cf Focus Banque de France, mars 2018).

Ces actifs numériques reposent sur un réseau informatique et la Blockchain. Ils n’ont pas besoin d’une institution « tiers de confiance » : dans cet écosystème, la blockchain fait office de banque centrale. Elle est utilisée pour répertorier l'ensemble des transactions réalisées dans une cryptomonnaie sur un grand livre de compte et à émettre des règlements. (Ce registre est ouvert et consultable par tous sur internet. Il intègre les éléments constitutifs de chaque transaction réalisée : le montant de la transaction, l'adresse de l'émetteur, celle du destinataire, ainsi qu'une empreinte cryptographique).

Les cryptos : déjà 10 ans !

En pleine crise financière, le rêve technophile d’une monnaie sans intermédiation sociale, qui ne dépend ni des banques privées, ni des autorités monétaires publiques et dont le pouvoir monétaire appartient aux individus, donne naissance à une « monnaie de protestation » : le Bitcoin (BTC).

 

Le premier bloc de la Bitcoin Blockchain (on parle de « bloc genesis ») a été écrit le 3 janvier 2009. Pour l’anecdote, le fondateur du BTC, Satoshi Nakamoto (celui ou ceux qui se cachent derrière ce nom est toujours un mystère) a inséré dans ce premier bloc le titre d’un article issu du Times du jour assez révélateur sur le contexte de l’époque :

"The Times 03/Jan/2009 Chancellor on brink of second bailout for banks" Le chancelier est sur le point de renflouer les banques pour la seconde fois

Les 50 premiers bitcoins émis dans le cadre de ce processus n’ont jamais été envoyés à qui que ce soit. Seul Satoshi Nakamoto dispose de la clé cryptographique pouvant les déplacer. Le premier envoi de bitcoins a quant à lui eut lieu le 12 janvier 2009 entre Satoshi Nakamoto et Hal Finney (créateur du système de validation par preuve de travail - PoW - cœur de la blockchain).

Le 22 mai 2010, le développeur Laszlo Hanyecz pose une annonce sur le forum bitcoin talk et propose 10.000 Bitcoin à la bonne âme qui accepterait de lui livrer 2 pizzas ! (Plus de 50 millions d’euros au cours actuel). Quatre jours après, il remercie un utilisateur britannique qui a réussi à commander deux pizzas par téléphone au restaurant Papa John de Jacksonville (Floride). Ce jour est désormais connu comme le “Bitcoin Pizza Day”, soit la première fois qu’un bien réel a été acquis grâce à la cryptomonnaie

Un crypto, deux cryptos, des cryptos partout

Le terme « altcoin » est l’abréviation de « Bitcoin alternative ». Il concerne donc l’ensemble des crypto-monnaies, à l’exception du Bitcoin. Il s’agit d’alternatives au Bitcoin dans la mesure où ce sont également des actifs numériques qui s’appuient sur la technologie blockchain. Si aujourd’hui le BTC est la crypto de référence, le site coinmarketcap en référence 1.977 au 20/09/2018

Top 15 cryptos par capitalisation. Src : https://coinmarketcap.com 09/2019

 

5 ans après l’écriture du premier bloc sur la blockchain BTC, Vitalik Buterin @VitalikButerin, le jeune prodige russo-canadien d’à peine 20 ans, lance Ethereum, une blockchain qui s’inspire du Bitcoin tout en affichant une caractéristique plus souple et plus accessible. Le réseau Ethereum sera également alimenté par sa nouvelle monnaie baptisée Ether (ETH).

Avec l’une des premières I.C.O (Initial Coin Offering) de l’Histoire, il lèvera 3.700 BTC en une dizaine d’heures (environ 2,3 millions de dollars US à l’époque). Aujourd’hui, Ethereum est la deuxième plus importante monnaie cryptographique décentralisée avec une capitalisation supérieure à 20 milliards d'euros.  

 

Sur la 3eme place du podium, Ripple, dont l’ambition est de révolutionner le système bancaire avec son protocole de paiement. Aussi appelé le Ripple Transaction Protocol (RTXP) ou protocole Ripple, il est construit sur un protocole internet distribué et open source, un registre de consensus et une monnaie native appelée XRP. L’entreprise propose un service (xRapid), qui peut fonctionner indépendamment et sans token associé. Un flou persistant existe entre ce service et le token (qui portent le même nom…), certains confondant le token et les actions de la société.

« De nouveaux couloirs de paiement se sont ouverts en Amérique du Nord, en Asie, en Afrique, en Europe et en Amérique du Sud », se réjouit le groupe, qui estime le potentiel combiné de ces « couloirs » à plus de 2 milliards de dollars de flux.   Vous trouverez la suite de cette série en 3 temps dans quelques jours, restez à l’écoute !