L'usage du design circulaire : quand cela ne tourne plus très rond 1/2

S'intéresser à l'environnement lorsqu'on travaille dans le digital peut à priori faire sourire, mais une (r)évolution discrète fait sa percée avec le concept de design circulaire.

Plus que jamais, il s’agit de dépasser le simple effet de mode ou, à l'inverse, mépriser et complètement marginaliser de l’écoresponsabilité. La protection de l'environnement doit faire partie intégrante de notre société et nous sommes tous concernés pour améliorer la situation.

La genèse du design circulaire

En 2010, avec l'aide de sa fondation, la navigatrice britannique Ellen MacArthur parlait déjà d’une économie circulaire en réponse à l’obsolescence de notre système économique.

https://www.youtube.com/watch?v=eOGy683afyo

Rappelez-vous, la Terre a vécu "à crédit" de ses ressources naturelles pendant les 5 derniers mois de l’année 2018. La navigatrice n’a de cesse d’alerter sur le mode de production et de consommation très linéaire basé sur le "Product - Consume - Dispose" en déclarant que la solution n'était pas tant de ralentir la machine et de restreindre nos modes de vie, mais de revoir le schéma tout entier.

Elle abordait alors l’idée de reconstruire notre système économique et nos business model à chaque étape de production en l’illustrant comme suit.

"Do we buy a car, or do we buy road miles?

Should the 1st line of the manufacturer’s design brief be « we need to design a car for this assemble, or we need to be able to recover all the materials, so we can make the next car out of it »?

Do you buy a washing mashing or do you buy 3000 washes?

If you buy 3000 whashes, you can have a maching which is more reliable, better build, can be repaired and you have a relationship with the manufacturer. It works for everyone, is a different way of looking at things.

Then the business model changes, you end up with million different options for innovation, for young people - through economic, through material science - it changes the all the paradigm."

L’entreprise IDEO s’est appuyée sur ce manifeste pour définir un guide du Design Circulaire. Son originalité réside dans la prise en compte de l’ensemble du processus de conception et de production : matériaux utilisés, business models et avenir du produit ou service, conçu dans une logique renouvelable et responsable.

Le Design Circulaire nous montre qu’une autre réflexion est possible, autour d’une méthode de conception qui reprend les codes de l’économie circulaire en cinq points :

  1. Penser régénération : le terme « régénération » décrit un processus qui restaure, renouvelle ou revitalise ses propres sources d’énergie et de matériaux en créant des systèmes durables en harmonie avec la nature.
  2. Retournement de service : notre capacité à nous réadapter et à réorienter notre pensée des produits vers les services au travers des besoins sous-jacents. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les bureaux vacants ne pourraient pas servir à des travailleurs en freelance, par de location immédiate d’espaces temporaires ? Ou encore, pourquoi les boutiques de vêtements et d’ameublement n’adoptaient pas un système de location, de retouche/réparation ou de récupération ?
  3. Décorticage : les matériaux et composants sont-ils récupérables ou réutilisables ? Est-ce économiquement viable de démonter le produit ? Qu’est-ce qui pourrait être amélioré ?
  4. Inspiration : c’est ici qu’on s’inspire des méthodes Agile - itération, sprint, feedback, évolution, etc. - pour les appliquer au développement de produits ou de services circulaires.
  5. Apprendre de la nature : nous invite à nous demander comment la nature pourrait relever un défi de conception. On parle alors de biomimétisme lorsqu’on s’inspire de systèmes biologiques pour créer de nouvelles solutions circulaires et holistiques.
    Un regard en dehors de nos domaines d'activité est un excellent moyen d'inspirer le développement de nouvelles idées alors pourquoi ne pas ‘hacker’ la nature, car comme Idriss Aberkane - enseignant, conférencier et essayiste français - l'a déclaré, « la nature est le meilleur modèle de prospérité économique sur Terre ».

Cette méthode demande qu'on oublie tous les stéréotypes, les préjugés, qu'on oublie tout ce qu'on a appris à l'école, petite ou grande, où étaient privilégiées les logiques binaires et linéaires.

Des idées & des actions

Une prise de conscience tardive, mais présente

Depuis une dizaine d'années, on observe une évolution dans notre façon de consommer. L'uberisation de la société pousse à abandonner l’idée de possession de biens au profit de la location de services et de produits. On se sent moins coupable de louer un objet ou service en sachant que celui-ci est ponctuel ou éphémère.

Selon The Economist, les Millennials seraient davantage favorables à investir dans des fonds à énergies renouvelables (même s’ils sous-performent). On perçoit là une volonté de pérenniser ces énergies même si celles-ci ne rapportent pas autant que des fonds pétroliers par exemple. Mais cela nous montre bien une nouvelle vision d'avenir non plus basée sur un intérêt individuel, mais sur l'intérêt commun.

Une force dans l’individualisme

Des applications mobiles ont été conçues pour sensibiliser aux impacts écologiques. En alliant digital et mobilité, ces entreprises accompagnent les utilisateurs pour relever le défi de l’éco-responsabilité par de petites actions :

  • Astuces Ecolo : pousse des idées écologiques et une multitude de bons plans économiques et écologique pour sauver la planète tout en aidant à économiser ou même gagner de l’argent ;
  • Eat4Good : sensibilise et aide ses utilisateurs à manger de façon plus écologique et plus équitable ;
  • Breathe Up : application connectée à un écosystème numérique qui permet d’indiquer en temps réel les polluants contenus dans l’air respiré ;
  • 90 jours : l’assistant personnel de transition écologique qui propose une série de 20 défis pour modifier vos habitudes à son rythme.

Alors, comment relever le défi du design circulaire ? Rendez-vous dans deux jours pour le découvrir.